Ana
Il y a quelques mois j'ai descendu en mode de l'ange cet escalier d'octobre sans froisser l'une ou l'autre de ces
feuilles rougies; est-ce un mystère du sol, aucune n'a bougé.
Je te cherche depuis plus de cinq années de lunes et de nuages moqueurs
Tu passais ici pour te rendre aux mots
Mais où là es-tu Ana ?
Qu'as-tu observé depuis ce si-lent si-lence ?
Sur quel auguste octave tu serines ce mutisme ?
M'enfin...
J'avance avec espoir de te revoir, je marche moteur-lenteur, je fixe mes pas, je les compte !
Mon ouïe aux aguets joue le microphone zélé pour atteindre le grain de ta voix.
Oui, oui depuis que tu es partie j'ai la cervelle qui marine dans le cramoisie.
Je suis à ma septième visite, chaque fois sans mot, à chacune de mes tentatives j'essaie de réinventer le oh! de surprise, mais l'écarlate intense bourdonne en moi.
Je constate qu'encore tu évites. Puis surgis cette soudaine crainte que tu te délites... Pourquoi nous talonner avec tes faux pas Ana
Bah ! Tu dois sûrement rouler ailleurs sur un clavier de couleur.
Altrove vedi
Altrove immagini
Altrove tu me segui
Là ici, écoute j'y suis
Ici à la surface
Je me suis allongée de tous mes mots dans l'abandon du reflet de ces mêmes feuilles d'octobre. Ici étendue sur cette ondulation vibrante.
Tout semble que je puisse allègrement me mouvoir en gouttes, au fil de l'eau, au fil de moi, munie d'un désir de farniente si peu agité dans cette transparence.
Je sais maintenant qu'il existe des saisons de l'émotion qui nous introduisent sur des routes intérieures d'une géographie méconnue. On explore. Dans ce lieu, la conversation est unique entre l'écho et son double. Le dialogue est tout autre. Les pensées se profilent en prédominantes actrices. Elles se métamorphosent en forme d'embarcations invitantes deviennent parfois des Miss Galères qui naviguent vaille que vaille, clopinant à l'intérieur du forum de la conscience dans ces eaux-là nommées son for intérieur.
Ana en 'août